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Un an après mon départ de Spotify, petit bilan de Nextcloud Music

Il y a un peu plus d'un an, je vous annonçais mon départ de Spotify que j'avais alors remplacé par mon propre petit « nuage » autohébergé basé sur Nextcloud Music. Après une bonne année à utiliser mon propre cloud musical, il est temps de faire un petit bilan.

Est-ce que je suis toujours aussi satisfait de mon choix ou bien Spotify ne me manquerait-il pas un peu ? Quelles ont été les évolutions dans ma manière de gérer et d'écouter ma musique ? Où en est-on avec les daily mixes qu'il me manquait à l'époque ? On va essayer de répondre à toutes ces questions aujourd'hui ! 😁️

Note

Cet article fait partie d'une série sur Nextcloud Music et sur l'autohébergement de son cloud musical :

Même si je fais parfois référence aux anciens articles dans les plus récents, tous les articles de la série sont indépendants, vous pouvez donc les lire dans l'ordre qu'il vous convient ! 😄️

Spotify : bon débarras !

Je ne vais pas faire durer le suspens inutilement : non Spotify ne me manque pas. Surtout qu'ils ont tout fait pour me conforter dans mon choix !

En début d'été dernier, quand j'avais entamé ma migration vers Nextcloud Music, j'avais décidé de conserver mon abonnement Spotify quelque temps, pour faire la transition « en douceur » je me disais... Mais force est de constater que ces quelques mois d'abonnements supplémentaires auront été dépensés en pure perte.

Durant l'été j'ai dû rouvrir l'application Spotify seulement deux ou trois fois, et même pas pour écouter de la musique ! J'y suis seulement retourné pour retrouver le nom de quelques artistes que j'avais regroupé dans mes playlists.

Constatant que je n'utilisais plus du tout Spotify, je me suis désabonné en septembre. Il n'y avait en effet pas besoin de continuer à payer pour une période de transition qui de toute évidence n'avait jamais existé... 😅️

À ce moment-là, je n'avais rien de plus à reprocher à Spotify que ce que j'avais déjà évoqué dans mon précédent article : une vague lassitude et une perte d'intérêt pour le service, couplé à un sentiment de ne pas vraiment y être à ma place. Et puis fin 2024 a commencé à pleuvoir tout un tas d'articles qui ont définitivement planté le dernier clou dans le cercueil de Spotify en ce qui me concerne.

Ces articles parlaient tous du bouquin « Mood Machine: The Rise of Spotify and the Costs of the Perfect Playlist » de Liz Pelly dans lequel elle explique comment Spotify trompe son monde avec des artistes « fantômes » et son programme « Perfect Fit Content ».

Pour faire court, les artistes sont normalement rémunérés en fonction du nombre d'écoutes qu'ils engrangent chaque mois, ce qui coûte très cher à Spotify. Pour faire des économies, la plateforme achète donc à bas coût des musiques de commande, qui ne leur coûterons plus rien à l'avenir, peu importe leur nombre d'écoutes. Ces musiques « stock » vous les retrouverez mélangées aux autres dans les playlists d'ambiance ; vous savez, les playlists « chill », « lo-fi », « jazzy », etc.

Capture d'écran : Playlists d'ambiance de Spotify dans lesquelles on peut retrouver les musiques du programme « Perfect Fit Content »

Playlists d'ambiance de Spotify dans lesquelles on peut retrouver les musiques du programme « Perfect Fit Content »

Si encore ces musiques étaient clairement identifiées comme telles, on pourrait se dire que ce n'est que du contenu en plus. Ça peut faire des musiques utilisables en stream sans se faire taper dessus par les maisons de disque...

Mais là où ça devient vraiment problématique, c'est que Spotify fait tout son possible pour qu'on ne puisse pas facilement les identifier. Ces musiques se retrouvent planquées dans les playlists sous des dizaines noms différents (artistes et titres « random »), ce qui réduit le nombre d'écoutes des autres artistes et fait donc mécaniquement baisser leurs revenus.

Bref, Spotify prend ses clients pour des jambons et n'a aucune considération pour les artistes. Que ce soit les artistes clairement identifiés dont on réduit les revenus ou ceux à qui on commande ces musiques de remplissage et qui sont payés au lance-pierre ; tout le monde est perdant. D'ailleurs concernant ces derniers, ils feraient bien de se méfier, ils vont à n'en pas douter se faire remplacer par des IAs tôt ou tard (si ce n'est pas déjà fait).

Si vous voulez en apprendre davantage sur tout ça, vous trouverez un extrait du livre sur le site de son éditeur :

En plus de cette histoire — qui suffisait déjà amplement à me dégouter de la plateforme — j'ai appris entre temps que Daniel Ek, le co-fondateur et actuel PDG de la plateforme, était un type charmant. Il a notamment financé la cérémonie d'investiture de Donald Trump à hauteur de 150 000 $ et une startup qui développe une IA à destination des drones militaires pour la modique somme de 600 millions d'euros ! Chacun en pensera ce qu'il veut, mais moi ça ne me plait pas trop que mon argent serve à ça.

Plus d'info sur ces sujets dans les articles suivants :

Si au début je me posais encore quelques questions sur mon départ de Spotify, aujourd'hui ce n'est plus le cas et je suis bien content de ne plus compter parmi leurs clients. Bon débarras ! 😤️

Nextcloud Music, déjà 4602 musiques et c'est pas fini !

Assez parlé des sujets qui fâchent, revenons-en à notre musique !

En un an d'utilisation, je n'ai rencontré aucun problème technique ou fonctionnel avec Nextcloud Music. L'application ainsi que les différents clients que j'utilise ont continué à évoluer et à s'améliorer. J'ai d'ailleurs moi-même participé à la remontée de quelques (petits) bugs et à la traduction française de Nextcloud Music et de Power Ampache 2. Et en plus leurs développeurs ont été super sympas et réactifs ! 😁️

À l'heure où j'écris ces lignes j'ai 4602 musiques dans mon cloud, et j'ai encore quelques albums à importer, mais je fais ça petit à petit. D'ailleurs j'ai à présent ma petite routine bien rodée pour remplir mon petit cloud.

Pour commencer, j'essaye d'acheter la musique le plus directement possible aux artistes. Soit en achetant des CD à la sortie des concerts [bon ok c'est un peu anecdotique, mais bordel ça faisait longtemps que j'avais pas fait ça !] soit via Bandcamp, une plateforme sur laquelle les artistes (ou leurs labels) peuvent vendre leur musique en direct. Et quand c'est pas possible, je passe alors par des sites plus généralistes comme Qobuz.

Ensuite je prends le temps de bien étiqueter ma musique, c'est très important pour moi car ça me permet de m'y retrouver et puis je me sers des métadonnées pour générer des playlists [on en reparle dans quelques instants 😉️]. Pour m'aider, je fais appel à MusicBrainz, qui propose des outils de tagging assez puissants.

Et pour finir, j'ai un petit script qui s'occupe de réencoder toute ma musique [en Opus 128 kbps VBR pour ceux que ça intéresse] et qui synchronise le tout avec mon Nextcloud.

Capture d'écran : script de réencodage et de synchronisation de la musique avec Nextcloud

Script de réencodage et de synchronisation de la musique avec Nextcloud

J'avais à l'origine prévu de parler davantage de tous ces sujets dans le présent article mais ça ne me permettait pas de détailler autant que je le souhaitais. J'ai donc décidé de redécouper tout ça dans des articles dédiés, dans lesquels je pourrais être aussi bavard que je le souhaite. Leur rédaction est en cours de finalisation et ils devraient sortir prochainement. 😄️

Quid des fonctionnalités manquantes, et notamment des Daily Mixes de Spotify ?

Dans l'article où j'annonçais mon départ de Spotify, je disais en conclusion [ouais je m'autocite, késtuvafaire ?😛️] :

J'ai par contre dû sacrifier quelques trucs en retours : au revoir les playlists thématiques autogénérées, les fameux Daily Mix que j'affectionnais tant ! [...] Mais ce n'est qu'une question de temps pour que je retrouve cette fonctionnalité : Nexcloud Music dispose d'APIs et je compte bien les mettre à profit pour créer mon propre générateur de Daily Mix ; j'ai même déjà quelques idées d'algos qui me trottent dans la tête ! 😁️

Et bah de ce côté ça a bougé, j'ai commencé un projet nommé FLOZz Daily Mix qui me génère de nouvelles playlists toutes les nuits, selon un algorithme sur lequel j'ai un total contrôle. J'avais déjà évoqué ce projet sur ce blog si jamais vous étiez passés à côté, c'est par là :

Depuis la publication de cet article le projet a un peu évolué mais pas autant que je l'aurais souhaité... Ceci dit, je compte m'y remettre prochainement, surtout qu'il y a quelques personnes qui l'utilisent en plus de moi-même, et ça c'est plutôt motivant ! 😁️

Sinon en dehors des Daily Mixes, je pointais à l'époque la perte du catalogue gigantesque de Spotify... Bah au final ça n'a pas vraiment été un problème ; je n'ai pas l'impression de manquer de quoi que ce soit. Quand je veux une musique que j'ai pas, bah je vais l'acheter, je l'importe et voilà. Et au moins je sais que c'est là et que ça ne disparaitra pas du jour au lendemain !

Enfin bref...

Je suis toujours aussi satisfait de mon choix : j'ai ma propre collection de musique, mon générateur de playlist qui fonctionne comme j'en ai envie et je n'ai plus de dissonance à utiliser un outil dont je réprouve le business model, basé rappelons-le sur la collecte et la revente de données ainsi sur sur des optimisations pour payer le moins possible les artistes.

Bien sûr en ce moment je dépense bien plus en achat de musique que ce que me coûtait mon abonnement Spotify, mais c'est le prix du rattrapage de plus de 10 ans sans acheter sa propre musique. Et puis au moins cette fois-ci l'agent sert à soutenir aussi directement que possible les artistes, c'est le plus important ! 😄️

Merci d'avoir lu cet article ; je vous retrouve prochainement avec toute une série de petits articles sur des sujets tournant autour de la gestion de sa musique (étiquetage, encodage, etc.).

À bientôt ! 👋️